Ménisques
Les ménisques, c’est quoi ?
Les ménisques sont des structures cartilagineuses situées entre le fémur et le tibia. La forme cunéiforme du ménisque et de ses attaches en corne sert à convertir les forces de compression verticales en contraintes horizontales (1). Chaque ménisque résiste ainsi à de nombreuses forces différentes telles que le cisaillement, la tension et la compression. Ils jouent également un rôle crucial dans le support et la transmission des charges, l’absorption des chocs, ainsi que la lubrification et la nutrition du cartilage articulaire (3)(4)(5). Les ménisques sont ainsi impliqués dans tous les mouvements mobilisant le genou. En tant que parties vitales de l’articulation, ils agissent également dans la prévention de la détérioration des structures du genou. En effet, ils ralentissent la dégénérescence du cartilage articulaire, ainsi que l’apparition ou le développement de l’arthrose (1).
De nombreuses recherches sont en cours dans le but de trouver des alternatives à de simples méniscectomies (ablations d’une partie ou de l’entièreté du ménisque). Les solutions explorées reposent d’un côté sur des processus in vivo en essayant de reproduire, à l’aide de cellules souches, les ménisques. Le but principal serait d’incorporer des cellules, se différenciant par la suite en tissu conjonctif et en fibroblastes, spécialisées dans la fonction méniscale. D’un autre côté, apparait la solution des cellules se différenciant grâce à l’aide d’hormones de croissance injectées localement.
D’autre part, des recherches s’activent concernant l’élaboration de gels ou de substituts méniscaux capables de remplir les fonctions de base de ce dernier. Toutefois, aucune n’est pour le moment prête à être appliquée, mais les recherches continuent dans le but d’un jour pouvoir aboutir à un traitement moins radical et agressif que la méniscectomie… (1)
Anatomiquement, comment les ménisques sont-ils définis ?
Le ménisque est un fibrocartilage semi-lunaire et peu vascularisé. Chaque genou possède deux ménisques : un ménisque interne et un ménisque externe.
Ils augmentent la congruence articulaire, la stabilisation du genou et permettent l’absorption des chocs et la protection du cartilage. Ces derniers sont liés directement à la capsule articulaire mais également au tibia. Ainsi, il est important de noter que les ménisques latéraux couvrent une plus grande partie du plateau tibial (75-93 % latéralement) par rapport aux ménisques médiaux (51-74 % médialement).
Une autre particularité physiologique intéressante à relever repose sur le fait qu’à maturité, le ménisque ne contient des vaisseaux sanguins et des nerfs que dans les 10-25% périphériques du tissu (2). C’est la raison pour laquelle le 1/3 interne de chacun d’eux est beaucoup plus long à cicatriser après une atteinte ou une opération.
Quels tests pour mettre en évidence une éventuelle lésion méniscale ?
Les tests sont positifs si une douleur ou une gêne apparait et reproduit les symptômes habituels. Il est primordial de toujours comparer les 2 genoux, en commençant par le côté sain. Cependant, il faut consulter un médecin ou un kinésithérapeute pour confirmer le diagnostic, puisque d’autres facteurs rentrent également en jeu.
4 tests simples à réaliser sont possibles pour essayer de déceler une lésion méniscale :
- Signe de Oudard : Position du patient allongée sur le dos avec genou fléchi, le praticien exerce une pression avec le pouce dans les focettes méniscales, au niveau de l’interligne entre fémur et tibia, pour comprimer le ménisque interne ou externe. Ensuite, en gardant les repères de palpation, il est possible de réaliser une extension de genou.
- Signe de Mc Murray : Le patient est allongé sur le dos, genou et hanche fléchis à 90°. Le mouvement consiste à réaliser plusieurs extensions de genou, associées à une rotation interne (pour cibler le ménisque externe) ou à une rotation externe (pour cibler le ménisque interne) du tibia.
- Signe d’Appley ou Grinding Test : Le patient est allongé sur le ventre avec le genou fléchi à 90°. L’objectif de ce test est d’appliquer une pression dans l’axe du tibia pour venir comprimer les ménisques. Cette pression longitudinale sera associée à une rotation interne (pour cibler le ménisque externe) ou à une rotation externe (pour cibler le ménisque interne).
- Appui unipodal et rotation de bassin : Le patient est debout en appui unipodal, genou dévérrouillé donc légèrement fléchi, avec les mains sur celles du kiné qui est en face de lui. Le but de ce test consiste à effectuer des rotations du bassin et du tronc d’un côté puis de l’autre pour venir comprimer les ménisques. Attention à ne pas effectuer les rotations au niveau des épaules auquel cas le test ne sera pas représentatif.
Quel traitement appliquer ?
En kinésithérapie, les objectifs principaux viseront à récupérer les amplitudes pré-lésionelles le plus rapidement possible, afin de pouvoir commencer un vrai travail de renforcement musculaire, proprioceptif et fonctionnel. Le renforcement musculaire visera principalement le quadriceps mais également les ischios-jambiers et le triceps sural (structures englobant l’articulation du genou).
La cryothérapie et les séances de cupping peuvent également aider sur le plan des douleurs et sur la vitesse de cicatrisation.
L’important est de toujours garder en tête la progressivité, que cela soit dans le début de la rééducation ou bien dans la reprise des activités physiques.
Comment essayer de prévenir les lésions du ménisque ?
La prévention des atteintes méniscales repose sur un renforcement des structures périphériques aux ménisques. Ce renforcement visera le quadriceps, le semi-membraneux enveloppant la coque condylienne, mais également les gastrocnémiens prenant leur origine sur les coques condylaires du fémur.
Il est évidemment conseillé d’éviter au maximum les chocs externes, bien que cela soit difficilement contrôlable lors d’un match ou d’un entrainement.
L’hydratation correcte quotidienne permet, bien que difficile à prouver spécifiquement, d’apporter de l’eau et des nutriments nécessaires aux ménisques pour assurer leur bonne fonction.
Références :
1. Makris EA, Hadidi P, Athanasiou KA. The knee meniscus: structure-function, pathophysiology, current repair techniques, and prospects for regeneration. Biomaterials. oct 2011;32(30):7411‑31.
2. Clark CR, Ogden JA. Development of the menisci of the human knee joint. Morphological changes and their potential role in childhood meniscal injury. J Bone Joint Surg Am. avr 1983;65(4):538‑47.
3. Proctor CS, Schmidt MB, Whipple RR, Kelly MA, Mow VC. Material properties of the normal medial bovine meniscus. J Orthop Res Off Publ Orthop Res Soc. 1989;7(6):771‑82.
4. Cameron HU, Macnab I. The structure of the meniscus of the human knee joint. Clin Orthop. 1972;89:215‑9.
5. Tissakht M, Ahmed AM, Chan KC. Calculated stress-shielding in the distal femur after total knee replacement corresponds to the reported location of bone loss. J Orthop Res Off Publ Orthop Res Soc. sept 1996;14(5):778‑85.