Le surentrainement

Le surentrainement

Quel est l’impact du surentrainement chez le sportif ?

L’entrainement intensif peut vraisemblablement être la formule du succès avec un développement important des capacités, mais également celle de l’échec si ce dernier est responsable de trop de fatigue et d’une diminution de la compétitivité. Le surentrainement représente une boucle vicieuse qu’il est important de déceler le plus rapidement possible. En effet, si les performances sont affectées, le sportif voudra augmenter sa charge d’entrainement pour compenser cette perte, mais il induira alors encore plus de fatigue, aboutissant à une chute conséquente de ses capacités physiques. Le surentrainement peut ainsi se définir comme une accumulation de charges physiques et mentales pouvant induire une baisse significative des performances. Cette phase est à éviter au maximum chez tous types de sportifs et cela, qu’importe leur profil. Désormais, certains sportifs de haut niveau s’entrainent 2 fois par jour et si le repos n’est pas assez respecté, alors il est aisé de tomber dans le surentrainement. Le surentrainement positif peut être considéré comme un processus naturel lorsque le résultat final aboutit à l’adaptation et l’amélioration des performances après plusieurs semaines.  Le principe de surcompensation, comprenant le processus de dégradation (lors de l’effort) suivi du processus de récupération (lors du repos), est bien connu dans le sport mais se doit d’être encadré par un préparateur physique ou une personne qualifiée. Comme expliqué précédemment, une mauvaise gestion peut aboutir facilement à un surentrainement négatif. Ce surentrainement négatif entraine directement une mauvaise adaptation et d’autres conséquences négatives telles que la stagnation des performances (1). Physiologiquement, une diminution des fréquences cardiaques sous-maximales et maximales, une diminution de l’absorption maximale d’oxygène, ainsi qu’une diminution des niveaux de lactate sous-maximaux et maximaux, ont également été rapportés en relation avec les conséquences négatives d’un entraînement trop intense combiné à une récupération trop faible (2). Au-delà de cette baisse de compétitivité, le sous ou surentrainement implique un risque accru de blessures. C’est une raison de plus de gérer la charge d’entrainement de manière optimale, afin d’éviter un arrêt total durant plusieurs semaines et reprendre à un niveau encore moindre par la suite (3).

Quels symptômes à déceler ?

– Baisse des performances / Fatigue importante

– Douleurs musculaires

– Blessures de surmenage

– Diminution de l’appétit

– Perturbation des habitudes de sommeil

– Troubles de l’humeur

– Déficiences du système immunitaire

– Difficultés de concentration (4)(5)(6)

Comment l’éviter ?

La meilleure façon de le prévenir est d’avoir conscience de l’équilibre entre activité physique et récupération, afin de pouvoir maximiser la charge d’entrainement sans pour autant basculer dans une phase nuisible à la bonne expression des qualités physiques de l’athlète.

En effet, le rétablissement est un processus dans le temps qui dépend du type et de la durée du stress (7). Si le sportif n’a pas récupéré correctement dans les 72 heures, alors il est beaucoup plus à risque de basculer dans le surentrainement. Une meilleure récupération permet ainsi de réaliser un entrainement plus conséquent que si l’organisme possédait une fatigue initiale. Les effets physiologiques sont ainsi plus conséquents, aboutissant à de meilleures performances physiques. 

Afin d’anticiper et de toujours garder un feedback sur les ressentis du sportif, il pourrait être intéressant de mettre en place un créneau permettant aux joueurs de répondre au Recovery stress questionnaire. Ce formulaire permet de mesurer l’impact de l’entrainement sur de multiples variables telles que le sommeil, les sensations de douleurs, les relations sociales et encore d’autres variables. Il peut être judicieux lors des séances de préparation, et si la structure sportive le permet, de réaliser régulièrement des entretiens individuels avec le staff (kinés, psychologues, préparateurs physiques et médecins). 

Références : 

1. Kenttä G, Hassmén P. Overtraining and recovery. A conceptual model. Sports Med Auckl NZ. juill 1998;26(1):1‑16. 

2. Lehmann M, Foster C, Keul J. Overtraining in endurance athletes: a brief review. Med Sci Sports Exerc. juill 1993;25(7):854‑62. 

3. Gabbett TJ. The training-injury prevention paradox: should athletes be training smarter and harder? Br J Sports Med. mars 2016;50(5):273‑80. 

4. Fry RW, Grove JR, Morton AR, Zeroni PM, Gaudieri S, Keast D. Psychological and immunological correlates of acute overtraining. Br J Sports Med. déc 1994;28(4):241‑6. 

5. Berdejo-del-Fresno D, W. Laupheimer M. Recovery & Regeneration Behaviours in Elite English Futsal Players. Am J Sports Sci Med. 7 mars 2014;2(3):77‑82. 

6. Mackinnon LT, Hooper S. Mucosal (secretory) immune system responses to exercise of varying intensity and during overtraining. Int J Sports Med. oct 1994;15 Suppl 3:S179-183. 

7. Kellmann M. Preventing overtraining in athletes in high-intensity sports and stress/recovery monitoring. Scand J Med Sci Sports. oct 2010;20 Suppl 2:95‑102.